À travers l’expérience du 20e siècle, il s’agit d’engager un questionnement critique sur l’Universel moderne qui est un universel abstrait, englobant, totalisant qui produit un effet d’homogénéisation, de triomphe du Même. Il importe de discerner ce qui doit être sauvé, par-delà son usure historique, d’une certaine conception universelle de l’humain et d’une certaine vision de l’humanisme européen. Mais il importe, également, de réfléchir à la possibilité de concevoir un Universel non totalisant intégrant la différence – qui s’organiserait comme une symphonie harmonisante des voix singulières. Nous nous efforcerons de creuser ce questionnement à partir d’une revisitation historique et aussi philosophique de l’invention de l’Universel moderne, depuis Platon et Aristote, puis Paul de Tarse, la scholastique médiévale, jusqu’à l’humanisme de la Renaissance, les Lumières et la Révolution française. Cette revisitation historique comporte aussi un décalage du point de vue européen, grâce à des regards venus d’ailleurs (le Japon, la Chine …). Il s’agira de découvrir en quoi d’autres cultures ont pu être porteuses, ou sont encore porteuses, d’un universel qui se différencie du modèle européen. Enfin, ce Banquet laissera une large place à des réflexions sur la littérature et la lecture comme expérience existentielle irréductiblement singulière. En particulier, il s’agira de penser un universel singulier de la littérature.