La thématique du Banquet d’été 2009 relève de quelques questions fondatrices pour la pensée aujourd’hui : comment sortir de l’impasse d’une politique qui s’est fourvoyée dans le rêve de Révolution et l’illusion désastreuse d’une transformation radicale de la société ? Comment sortir d’une pensée du politique, déterminée par une conception de l’Universel qui a broyé la singularité du sujet individuel tout en promouvant un sujet illimité, un individu total, qui serait porteur de cet Universel ? Au-delà de ces impasses, comment traiter du politique, dans la perspective d’un gouvernement qui soit soucieux de chaque-un ?
Pour ce Banquet, il ne s’agira pas de convoquer, « spécialistes » de politique, mais bien des philosophes, écrivains, artistes – notamment des jeunes générations – qui se sentent concernés par la Res publica et qui promeuvent, au-delà de tout savoir, une certaine forme de responsabilité politique.
Se faire responsable, c’est avoir l’idée que quoi qu’on fasse ou qu’on ne fasse pas, on prend position et on produit des effets. Autant dire que, pour nous qui avons le privilège d’être nés sous les bannières de la démocratie, toute servitude à venir semblerait d’autant plus volontaire, que nous avons les moyens de ne pas nous y soumettre.
Si donc les principes auxquels nous souscrivons sont menacés aujourd’hui, si demain ils devaient ne plus avoir cours, nous devrions en répondre.
Ce que nous saurons a posteriori de nos actes – s’ils sont manqués ou réussis – ce pourrait bien être le pire qui un jour nous l’indique. D’où l’urgence de conclure, ici, maintenant, tout de suite.
Lors de ce Banquet, sera principalement sollicitée la parole de jeunes penseurs, écrivains et essayistes, susceptibles de renouveler la pensée des générations précédentes, et notamment de celles qui ont rencontré Mai 68 et ses impasses.