EXPOSITION
PHOTOGRAPHIES

août-novembre 2025

AILLEURS ICI

SARAH LEDUC

À l’entrée du CADA de Lagrasse © Sarah Leduc
À l’entrée du CADA de Lagrasse
© Sarah Leduc

Les photographies de la série Ailleurs ici de Sarah Leduc qui témoignent de la lenteur du quotidien des résidents du CADA de Lagrasse seront exposées à Paris, à la biennale sociale et environnementale Photoclimat du 12 septembre au 12 octobre 2025.
Elles feront également partie de l’exposition En Mouvement(s) programmée à Caunes-Minervois par La Forestière du 30 août au 02 novembre.

Co-produite par le Marque-Page, c’est à Lagrasse à l’abbaye médiévale, Centre culturel de rencontre Les arts de lire, que cette exposition a vu le jour en 2023 et depuis, elle connaît une tournée nationale.

Résidente du CADA © Sarah Leduc
Résidente du CADA
© Sarah Leduc

En attendant que leur sort ne soit scellé par les services français de l’immigration, une cinquantaine de personnes sont hébergées dans le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de Lagrasse dans l’Aude.

Ce petit village des Corbières a une forte tradition d’accueil. En 1983, les Lagrassiens ouvrent leurs bras aux « boat people », réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens fuyant la dictature Khmer. Depuis les demandeurs d’asile s’y succèdent le temps de la procédure.

Les résidents du CADA, essentiellement des familles, vivent dans l’ennui et la lenteur du quotidien. Ni chez elles, ni encore arrivées, elles sont dans l’impossibilité de se projeter, leur avenir étant suspendu à une décision administrative qui peut mettre des années à arriver. «On ne sait pas quand on arrive, on ne sait pas quand on repart », résume Ahmed, 15 ans, adolescent Somalien en transit au CADA avec sa famille pendant plus de trois ans.

Au cœur de Lagrasse, le CADA est un petit bout d’ailleurs. Un territoire où le temps se dilate et l’espace se rétracte. Un refuge temporaire qui offre un peu de répit et de sécurité mais qui finit par se transformer en impasse. Une tour de Babel où chacun tait son drame mais où tous partagent une même attente ambiguë teintée de crainte et d’espoir.

Sarah Leduc © Frederic Lord
Sarah Leduc
© Frederic Lord

Née en 1981 à Paris, Sarah Leduc est journaliste et photographe indépendante, installée entre la France et l’Espagne. Diplômée en anthropologie à l’EHESS, puis formée au journalisme international à Londres, elle a travaillé pendant plus de 12 ans comme reporter multimédia à France 24, couvrant l’actualité en textes et en images au gré des soubresauts du monde. À Madrid, elle décide de se consacrer à la photographie, se forme à l’EFTI, et intègre l’agence Hans Lucas en 2023.

Particulièrement intéressée par les questions de droits de l’Homme et phénomènes migratoires, elle aime écouter ceux que l’on n’entend pas et regarder ceux que l’on ne voit pas, au pas de sa porte ou à l’autre bout du monde.

Une enquête sur le viol comme arme de guerre en République Démocratique Congo (RDC) lui a valu le Prix Bayeux des reporters de guerre. Ses images ont été publiées dans Libération, El Pais, Le Point, France24, Afrique XXI.

Découvrez le travail de Sarah Leduc sur instagram : @sardinettel