Laurent Mauvignier est lauréat du prix Goncourt 2025 avec La Maison vide, roman d’une archéologie familiale dans lequel le narrateur donne vie aux aïeuls et aïeules des trois générations qui l’ont précédé, « quête d’un « moi » avant moi : un passé où je suis absent, mais où se créent les conditions de mon histoire ». *
Il explore la fabrication de l’héroïsme comme celui de la déchéance, l’impasse de la condition féminine, mais aussi masculine, le poids des conventions sociales venu briser les ailes du désir et comment une scène traumatique vécue dans la petite enfance peut devenir fatale à l’âge adulte. Les temporalités s’y entrecroisent parfois pour mieux éclairer le propos.

Lors du Banquet du livre de l’été 2022, dont le thème était Demain, la veille, Le Marque-Page a rendu hommage aux éditions de Minuit en invitant plusieurs écrivains qui continuent à assurer une brillante continuité́ au catalogue.
Laurent Mauvignier est de ceux-là, lui qui, dès son premier roman, a été accueilli dans cette maison d’édition dont l’exigence littéraire, la singularité et l’engagement caractérisent les publications. Le sujet de la rencontre s’intitulait Pour cette époque. Époque passée, époque présente ou à venir ont été abordées à travers les questions de l’héritage, de la transmission et du surgissement du réel dans l’écriture : comment rendre visible l’invisible. C’est exactement le sillon qu’emprunte Laurent Mauvignier dans son roman.
« La Maison vide est un roman, c’est-à-dire l’écho de réalités à travers le prisme déformant de l’imaginaire. »*
* Propos de Laurent Mauvignier recueillis dans Collateral